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Claude Gillot

Langres, 1673 – Paris, 1722

 

Apollon et Marsyas devant le roi Midas, vers 1715

 

Plume et encre brune

155 x 202 mm

Filigrane : Lettre J. et L.

 

Provenance

Seymour de Ricci (1881-1942)

Par descendance, collection particulière

Vente d’une partie des collections de S. de Ricci, Paris, Hôtel Drouot, 10 juin 2009, n°40

Paris, collection particulière

 

Peu d’artistes ont, comme Gillot, mélangé les genres : fils d’un peintre ornemaniste et brodeur, il est à Paris l’élève du très académique Jean-Baptiste Corneille, et c’est avec un Christ dans le moment où il va être attaché sur la Croix qu’il est reçu peintre à l’Académie en 1715. Ce qui ne l’empêche pas d’être surtout dessinateur et graveur, ornemaniste et illustrateur ; dans ce dernier genre, il fait des Fables de Houdart de La Motte, en 1719, une manière de chef d’œuvre. S’il travaille à l’Opéra, illustre les livres officiels, dessine des décors et des costumes, notamment ceux des Eléments, ballet dans lequel danse en 1721 le jeune Louis XV, il est surtout fasciné par les comédiens de la Foire, qui ont pris le relais des Italiens entre leur bannissement en 1697 et leur retour en 1716. Et c’est sans doute Gillot qui initie au « goût moderne » son plus célèbre élève : Watteau.

 

Fils d’Olympos, le satyre Marsyas reprend à Athéna la flûte qu’elle a inventée et devient rapidement un musicien expert. Il défie alors Apollon, maître de la lyre et le concours est présidé par le roi Midas et les Muses. Celles-ci déclarent Apollon vainqueur et pour punir Marsyas de sa démesure (avoir voulu défier un dieu !), Apollon le fait écorcher vif. Pour sa part, Midas, qui avait tranché en faveur de Marsyas, recevra une paire d’oreilles d’âne. Ce dessin, au style nerveux, illustre une des nombreuses manières de Gillot ; on y retrouve certaines caractéristiques de l’artiste, notamment les jambes des personnages terminées en pointe ou leurs yeux étirés. Il peut être mis en rapport avec plusieurs autres feuilles illustrant des sujets mythologiques, parmi lesquels nous pouvons citer, parmi d’autres, Le Char de l’Hymen (Washington, National Gallery of Art) ou Le Repos de Diane au retour de la chasse (Paris, musée du Louvre). Tous ces dessins sont de mêmes dimensions et ont probablement été réalisés pour être gravés, projet qui ne semble pas avoir abouti. Ils sont en rapport étroit avec une autre série de dessins à la plume, de même dimensions mais sur des sujets champêtres, qui furent gravés par le comte de Caylus sous le titre Suite de différents sujets de caprices (Populus 231-247) et sont généralement datés vers 1715-1716.

 

 



 
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