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Jean-Baptiste Hilair

Audun-le-Tiche, 1753 – Paris, après 1822

 

Vue de l’Acropole et de l’Olympéion à Athènes, vers 1780

 

Plume et encre de chine, aquarelle

225 x 345 mm

 

 

Auguste Boppe, diplomate français de la fin du XIXe siècle, avait rassemblé les peintres du XVIIIe fascinés par l’Orient sous l’appellation de « peintres du Bosphore »[1]. L’Asie mineure, la Turquie, la Chine avaient certes attiré tout au long de l’Ancien Régime, mais à la fin du XVIIIe siècle, quelques expéditions d’envergure transformèrent les peintures de chinoiseries et de turqueries exagérées par les artistes sédentaires de Louis XV, en observations réelles et quasi scientifiques de l’Orient. 
Jean-Baptiste Hilair, comme son prédécesseur Jean-Etienne Liotard (1702 - 1789) ou son contemporain Louis-François Cassas (1756 - 1827), compte parmi ces peintres pionniers des grandes expéditions vers l’Orient qui seront si en vogue — et presque obligées — au siècle suivant. Après une formation auprès de Jean-Baptiste Leprince, Hilair accompagne en 1776 le comte Choiseul-Gouffier lors de son voyage en Grèce. De ce périple, l’artiste ramène de nombreux dessins qui seront publiés en 1782 dans le Voyage pittoresque de la Grèce. Deux ans plus tard, le comte de Choiseul-Gouffier ayant été nommé ambassadeur auprès de la Sublime Porte, Hilair le suit à Constantinople. De ce deuxième voyage, l’artiste ramène quantité de souvenirs qui seront gravés pour le Tableau général de l’Empire ottoman, publié entre 1788 et 1820 par un diplomate d’origine arménienne, Ignace Mouradgea d’Ohsson.

 

C’est lors de son séjour à Athènes avec le comte de Choiseul-Gouffier que Hilair dessine cette Vue de l’Acropole et de l’Olympéion, deux des monuments principaux de la ville. Au premier plan figure l’Olympeion, temple consacré à Zeus commencé en 515 avant J.-C. sous les Pisistratides et achevé en 132 de notre ère par l’empereur Hadrien. Par ses dimensions colossales, l’édifice cherchait à rivaliser avec les grands sanctuaires d’Asie Mineure. Perché sur l’entablement à droite, nous apercevons la cabane de l’Hermite que Chateaubriand décrit dans l’Itinéraire de Paris à Jérusalem. Au fond vers la gauche, on distingue le Parthénon, temple construit de 447 à 438 avant J.-C. pour abriter la statue d’or et d’ivoire d’Athéna, chef d’œuvre de Phidias réalisé à l’occasion de la victoire sur les Perses. Les dommages causés par le bombardement vénitien du 26 septembre 1687 sur l’Acropole, alors transformée en poudrière par les turcs, ont été fidèlement décrits par Hilaire. Ce dessin est probablement resté dans les mains de Choiseul-Gouffier car il a été copié par ce dernier puis gravé avec quelques différences par Shroeder pour le frontispice de la deuxième partie du volume II, publié en 1822 (fig. 1).



[1] A. Boppe, Les peintres du Bosphore au dix-huitième siècle, Paris, Hachette, 1911.



 
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