Stefano Volpi
Sienne, 1585 ? - 1642
Le Christ enfant dans l’atelier de saint Joseph, vers 1640
Plume et encre brune, lavis brun et rehauts de gouache blanche
367 x 245 mm
Provenance : marque non identifiée H.D (Lugt 1300)
Annoté sur le montage ancien : Fabrizio Chiari
Bibliographie
M. Ciampolini, « On Stefano Volpi as a Draftsman », Master Drawings, vol. 54, 2016-2, fig. 5, p. 238
Volpi se forme auprès d’Alessandro Casolani dont il devient l’un des principaux assistants. Après la mort de ce dernier, en 1607, il se lie avec les beaux-frères de son maître, Cristofano et Vincenzo Rustici et avec le fils de ce dernier, Francesco, dit Il Rustichino. Ensemble, ils reçoivent de nombreuses commissions pour les églises de Sienne, surtout après la mort prématurée du Rustichino en 1626.
En 1640, deux ans avant sa disparition, Volpi exécute sa dernière œuvre importante, le maître-autel de l’église de la Madonna del Soccorso à Montalcino dont le sujet est La Sainte famille dans l’atelier de saint Joseph (fig. 1). Pour cette commande, il existe au moins deux dessins préparatoires, ce qui est tout a fait exceptionnel pour l’artiste, dont on ne connaît que très peu de feuilles. Si un dessin pour Dieu le père, conservée à la Biblioteca Comunale de Sienne1, est une étude très ébauchée, notre feuille, très achevée, doit correspondre à un dessin de présentation pour le commanditaire. Exécuté finement à la plume et à l’encre brune avec de nombreuses reprises des ombres au lavis d’encre brune et d’abondants rehauts à la craie blanche, ce dessin est parfaitement fini et constitue l’un des exemples les plus achevés de l’art graphique du peintre. Les figures allongées et aux formes solides sont typiques de Volpi, tandis que les détails, tes que les outils du charpentier, sont rendus avec précision. Dans le tableau définitif, Volpi modifiera légèrement les têtes et les mains des principaux protagonistes et ouvrira le fond sur un paysage urbain absent de notre dessin. Le retable de Montalcino est la dernière œuvre documentée réalisée par Volpi, qui mourut deux ans plus tard.
Nous remercions Monsieur Marco Ciampolini qui nous a aimablement confirmé l’attribution de ce dessin et nous a fourni des éléments précieux pour la rédaction de cette notice.