Jean-Antoine Julien dit Julien de Parme
Cavigliano, 1736 – Paris, 1799
Études de têtes, de bras et de main, 1778
Pierre noire, estompe et rehauts de craie blanche sur papier beige
255 x 220 mm
Signé en bas à droite : Ju. de Parme
Numéroté en haut à gauche : N°217
Annoté dans le bas (probablement par l’artiste) : Stodio per il quadro di Ettore e Andromaca 1770
Oeuvre en rapport
Dessin préparatoire pour Les Adieux d'Hector et Andromaque conservé au musée du Prado à Madrid
D’origine italienne, Jean-Antoine Julien fait ses premières classes auprès des maîtres du Tessin helvétique, sa région natale. Dans l’espoir de compléter sa formation, il s’installe à Paris entre 1747 et 1759, où il fait la rencontre de Carle Van Loo et de Slodtz. Il part ensuite pour Rome où il bénéficie, dès 1760, d’une pension accordée par les Bourbons de Parme - d’où son surnom - et de la protection de Guillaume Du Tillot, Premier ministre de la cour qui l’engage à peindre chaque année un tableau pour les collections du duché. De retour à Paris en 1773, Julien bénéficie de la protection de nouveaux mécènes, le duc de Nivernais et le prince de Ligne. Mais il n’arrive pas à se faire une place à Paris, son style étant jugé trop proche de ceux de Mengs et de Raphaël. Sa candidature à l’Académie royale de peinture et de sculpture sera rejettée en1780. Rongé alors par la mélancolie, il n’a plus qu’un rêve, celui de retrouver Rome et le grand goût. Grand collectionneur de dessins, dont un certain nombre ont été achetés à la vente Mariette de 1775, sa vie nous est aujourd’hui connue grâce à une autobiographie, publiée en 1984, qui relate un parcours fait d’itinérance et de conviction[1].
C’est en 1778 que Julien de Parme reçoit du duc de Nivernais, son nouveau mécène, la commande d’un grand décor en quatre parties. Trois de ces œuvres sont maintenant conservées au muse du Prado à Madrid : L’Enlèvement de Ganimède par Jupiter, L’Enlèvement de Céphale par l’Aurore et Les Adieux d’Hector et Andromaque. Le quatrième tableaux, Diane et Endymion, est aujourd’hui perdu. Dans Les Adieux d’Hector et d’Andromaque [2], l’artiste illustre le passage bien connu de l'Iliade d'Homère, où Hector, le fils aîné de Priam et d'Hécube, sur le point de quitter la ville pour combattre Achille, est arrêtée par son épouse Andromaque. Julien de Parme montre le Troyen lourdement armé, prêt à affronter ses rivaux grecs, tandis que sa femme Andromaque s'accroche à lui avec consternation, essayant de l'empêcher de quitter les murs de Troie car elle sait qu’il trouvera la mort à l'extérieur. Le couple âgé avec un enfant à l’arrière-plan est probablement ses parents, Priam et Hécube, et le fils d’Hector et Andromaque, Astyanax. Notre dessin est préparatoire pour cette toile : ici, l’artiste étudie les visages d’Andromaque et d’Hector ainsi que le bras gauche de ce dernier.
[1] Histoire de Julien de Parme racontée par lui-même in P. Rosenberg, « Julien de Parme, 1736-1799 », Quaderni di Parma per l’arte, III-3, 1997.
[2] Huile sur toile, 250 x 122 cm, inv. 137719.