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Tommaso Minardi

Faenza, 1787 – Rome, 1871

 

La Sainte Famille avec saint Jean-Baptiste, vers 1820

 

Plume et encre brune sur pierre noire, lavis de sanguine

385 x 295 mm

Au verso, croquis à la pierre noire (Présentation de la Vierge au Temple ?)

 

 

Né à Faenza, Minardi se forme dans un premier temps auprès de Giuseppe Zauli. En 1803, grâce à une bourse d’études donnée par sa ville natale, il est à Rome où il fréquente Giani et Camuccini. De retour à Faenza en 1807, il peut séjourner à nouveau à Rome entre 1808 et 1813 avec une bourse de la ville de Bologne. C’est à cette époque qu’il se lie avec la colonie de jeunes peintres allemands dont Friedrich Overbeck. Sous l’influence des Nazaréens, Minardi élabore une conception mystico-formelle de l’art, fondée sur l’étude exclusive de l’art de la fin du XVe s. Déployant une grande activité théorique et didactique, Minardi prend alors la tête du courant « puriste » qu’il illustre par des œuvres comme l’Autoportrait dans la mansarde (1813, Florence, musée des Offices) ou L’Apparition de la Vierge à saint Stanislas Kostka pour l’église San Andrea al Quirinale (1825, in situ). Bien plus tard, en 1842, il publie avec le sculpteur Pietro Tenerani et le peintre Friedrich Overbeck, le manifeste Del purismo nelle arti. Son activité d’enseignant fut également très importante : nommé en 1817, sur la recommandation d’Antonio Canova, directeur de l’Académie des Beaux-Arts de Pérouse, il sera ensuite, de 1821 à 1858, professeur de dessin à l’Accademia di San Luca à Rome, formant plusieurs générations d’élèves.

 

L’activité théorique et formatrice de Minardi étant très importante, ses peintures sont assez rares. Cependant, selon Francesco Hayez, Minardi bénéficiait d’une « facilità immensa » pour dessiner, ce qui fait de l’artiste l’un des plus féconds dessinateurs du début du XIXe siècle. Notre feuille avec la Sainte famille avec saint Jean Baptiste peut ainsi se comparer avec d’autres œuvres de l’artiste comme La Vierge agenouillée en adoration devant l’Enfant Jésus (plume et encre brune, rehauts de blanc, Rome, Galleria Nazionale d’Arte Moderna)[1] ou avec une Sainte famille très proche, signée et datée 1814, conservée dans une collection particulière. On retrouve dans toutes ces feuilles le même goût très affirmé de l’artiste pour les œuvres du Pérugin, soigneusement étudié par Minardi durant son séjour à Pérouse, entre 1817 et 1821. Notre dessin doit donc pouvoir être daté de cette période, époque durant laquelle l’influence de l’art d’Ombrie sera la plus présente chez Minardi.

 


[1] Perugino il divin pittore, Pérouse, Galleria Nazionale dell’Umbria, 2004, p. 480, n°III.21.



 
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